Cela fait six ans déjà que, sous la houlette de EA, James Bond écume nos consoles et PC ! Et si la PSOne a reçu deux adaptations des films (Le monde ne suffit pas et Demain ne meurt jamais) les consoles next-gen profitent depuis 2001 d'épisodes exclusifs au monde vidéoludique. Hollywood étant certainement trop lent pour Electronic Arts... Depuis ce sont trois volets qui ont vu le jour, Espion pour Cible, NightFire et, celui qui nous intéresse aujourd'hui, Quitte ou Double. Pour l'occasion, la série fait peau neuve en adoptant pour la première fois une vue à la 3ème personne et en se dotant d'un véritable casting de rêve.

- Comme au cinéma !

Avec NightFire et Espion pour Cible, EA nous avait habitué à des jeux d'action 3D en vue subjective, remplis de gadgets "Jamesbondien", mâtinés de courses-poursuites, d'infiltration et de petits puzzles. Avec ce Quitte ou Double, dont le nom aurait très bien pu figurer sur une affiche de cinéma ou un roman de Ian Fleming, EA met clairement le paquet dès les premières secondes de jeu. On en vient même à se demander si le jeu n'a pas coûté aussi cher qu'un film ! En tout cas l'immersion est totale et avec le son à fond on s'y croirait. Le développeur maîtrise parfaitement sa licence et son nouveau moteur 3D en a vraiment dans le ventre...

Après une petite page d'intro on se lance donc dans l'aventure qui nous place, sans autre forme de procès, au milieu d'une transaction illégale de matière première nucléaire. Tout ce qui fait le succès de James Bond est d'ores et déjà présent. Hélicoptère de combat, mallette pleine de billets verts, agents russes patibulaires et, bien entendu, une méchante qui n'a rien à envier à Halle Berry. La gentille, incarnée par Shannon Elizabeth, et le grand méchant par Willem Dafoe viendront plus tard... La transaction presque terminée, Bond reçoit l'ordre de s'emparer du matériaux et c'est là que les choses sérieuses commencent. Avec un petit didacticiel se déroulant en pleine fusillade vous prendrez bien vite les commandes en main, qui se révèlent très intuitives.

Les cinq prochaines minutes de jeu ne seront qu'explosions, effets spéciaux, tirs de lance-roquettes, mitraillage, etc... Et après avoir occis une vingtaine de militaires armés jusqu'au dents, quelques chars, un hélico et un avion à décollage vertical (le quotidien d'un agent double zéro) le fameux générique se lance. Particulièrement soigné et réussi ce dernier, d'une classe indéniable, ravira tous les amateurs de la célèbre licence. Pas de doute, on est bien dans un James Bond !... La bave aux lèvres et avec l'idée qu'on ne va pas s'ennuyer, le jeu enchaîne sur la prochaine étape qui vous emmène directement au QG. Vous y retrouverez de nombreuses têtes connues comme Q et M, d'ailleurs incarnés par John Cleese et Judi Dench, polygonnés avec grand soin pour l'occasion. Bref, les graphismes léchés, la bande son pêchue et la mise en scène digne des meilleurs James Bond combinés à ce casting de rêve rendent ce Quitte ou Double particulièrement impressionnant et très proche des dernières productions cinématographiques. On en redemande !...

S'il y a quelque chose qui ne change pas depuis bien longtemps dans les James Bond en jeux vidéo, c'est bien le rythme effréné des missions et le côté très spectaculaire de la mise en scène. Le passage en vue à la 3ème personne dans ce Quitte ou Double ajoute d'ailleurs encore un peu plus à ces aspects. En effet, avec un Pierce Brosnan modélisé quasiment à la perfection et des environnements assez vastes bien rendus vous ne manquerez pas de vous émerveiller devant une telle débauche d'Action ! La trentaine de missions qui vous attendent (en Egypte, au Pérou ou sur la Place Rouge) sont variées et alternent consécutivement des phases à pieds genre Splinter Cell ou Hitman (en plus bourrin), et des phases de courses-poursuites en moto, voiture, hélicoptère, etc... De plus, un nouvel accessoire fait désormais parti de la panoplie de James, le grappin. Avec celui-ci en main vous allez pouvoir descendre (ou monter) en rappel, et de manière très spectaculaire, un barrage hydraulique, un immeuble en flamme, etc... Pas le temps de s'ennuyer !

Les objectifs ne sont pas en reste et vont de la récupération d'objets ou d'otages à l'infiltration d'un train, en passant par la destruction à coups de missiles d'une base secrète. Certains demanderont tout de même un peu plus de subtilité mais, avouons-le, ils restent assez rares. Du tout bon donc, même si au niveau graphique les phases en extérieur (plus particulièrement en voiture ou moto) sont un ton en dessous. A chacune des missions vous aurez le choix entre trois niveaux de difficulté et, en plus des objectifs de base, viendront s'ajouter des objectifs secondaires. Comme si cela ne suffisait pas, chaque niveau recèle également trois bonus sous la forme d'un "007". Trouvez-les, prenez-les et vous débloquerez divers goodies comme des artworks, des nouveaux accessoires, etc... La majorité du temps, prendre ces "007" vous oblige à exécuter de belles cascades et complique donc légèrement la tâche, mais rien d'insurmontable...

En passant en vue à la 3ème personne le gameplay de ce nouveau James Bond emprunte énormément aux meilleurs titres du genre. On se retrouve donc bien vite en terrain connu pour qui pratique les jeux d'action. James se déplace avec le stick gauche, et le stick droit permet de déplacer la caméra. Les boutons R1, R2, L1 et L2 sont particulièrement sollicités et permettent une foule de mouvements. Bond peut se cacher derrière un angle de mur ou une caisse, puis jeter un coup d'oeil et arroser allègrement les environs avec son fidèle Walter P99 (ou une des nombreuses armes disponibles dans le jeu). Il peut aussi, et c'est une nouveauté de cet épisode, combattre à main nue. Même si les armes à feu se révèlent la majorité du temps bien plus efficaces.

Pour les phases de tir, EA a mis en place un système de verrouillage. Ainsi, en appuyant sur la touche L1, Bond peut très bien rester caché derrière un obstacle puis se redresser pour tirer dès que l'on appuie sur R1. Pratique et plutôt bien rendu à l'écran, ces phases donnent vraiment l'impression d'être dans une scène d'un film. Le verrouillage montre quand même ses limites assez rapidement et il n'est pas rare de lutter quelques secondes avant d'arriver à "locker" le bon adversaire. Enfin, rien de bien gênant dans l'ensemble... Notre héros pourra également se servir d'objets traînant par là, comme une bouteille ou une clef à molette, et les balancer sur les ennemis. Une option assez utile car les munitions sont loin d'être illimitées.

Bref, lors de ces phases à pieds, à part (parfois) le verrouillage, tout va pour le mieux et on s'amuse vraiment. A contrario, lors des phases de poursuites ou plus généralement de conduites, on sent bien que les développeurs n'ont pas fait de leur mieux. Par exemple, la mission où vous devez rattraper un train en marche est certainement la première que vous recommencerez bon nombre de fois. On vous laisse tout de même le choix entre la moto ou la Porsche Cayenne mais leur maniabilité n'est pas vraiment un modèle de réussite. La moto dérape dans tous les sens et est de plus très fragile. Et la Porsche, un peu plus maniable, donne la forte impression d'être posé sur un rail. On luttera donc parfois pendant 15 à 20 minutes uniquement pour commencer à maîtriser les véhicules. A ce sujet, le pilotage de l'hélicoptère est peut-être le moins intuitif qu'il m'ait été donné d'essayer. Un véritable calvaire la première fois.

Enfin, lorsque vous en aurez terminé avec toutes les missions du jeu, ce qui devrait prendre entre 10 et 15 heures, reste les modes multijoueurs. Jouables de 1 à 4 sur PS2 (avec un multitap) ils sont au nombre de quatre. Les trois premiers, Coopération, Mêlée et Course n'ont rien d'original mais se révèlent assez efficaces. Le dernier, qui est le seul jouable à quatre simultanément, se nomme Arène et propose du bon vieux deathmatch...